Des centaines d’espèces d’animaux marins ont traversé l’océan Pacifique, agrippées à des radeaux, des débris du tsunami qui a dévasté une partie du Japon en 2011, a révélé une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.
« Ça s’est révélé être l’une des expériences naturelles dans le domaine de la biologie marine les plus importantes et les plus imprévues, peut-être de toute l’histoire », a relevé John Chapman, de l’université d’Etat de l’Oregon.
Parmi ces voyageurs opportunistes se trouvent des moules, des vers, des crustacés et des limaces de mer. Près des deux-tiers de ces espèces n’avaient jamais été identifiées sur la côte ouest des Etats-Unis.
« Je ne pensais pas que la plupart de ces organismes du littoral pouvaient survivre en mer pendant d’aussi longues périodes », a relevé Greg Ruiz, un biologiste marin du centre de recherche environnemental Smithsonian. « Ils n’avaient pas vraiment eu non plus une telle opportunité par le passé. Désormais, le plastique associé à un tsunami et à des tempêtes peut créer des opportunités à grande échelle« , a-t-il poursuivi.
Le tsunami japonais en question s’est formé le 11 mars 2011, après un séisme de magnitude 9 sur l’échelle ouverte de Richter. Des débris du tsunami –comprenant notamment des morceaux de bouées, de caisses, de navires– transportant des organismes vivants ont commencé à atteindre le rivage de Hawaï et l’ouest de l’Amérique du Nord en 2012.
Si elles ont ralenti, ces arrivées se poursuivent toujours. De nouvelles espèces ont ainsi été découvertes lorsque l’étude s’achevait en 2017. La plupart des débris ayant supporté la traversée du Pacifique étaient constitués de plastique ou d’autres matériaux durables, comme la fibre de verre qui ne se décompose pas.
Selon les experts, de telles migrations pourraient être plus fréquentes à l’avenir.
Une étude publiée en 2015 dans Science prévenait que plus de 10 millions de tonnes de déchets plastiques aboutissaient dans l’océan chaque année, une quantité qui pourrait décupler d’ici 2025.
Aucune des nouvelles espèces repérées ayant débarqué sur la côte ouest des Etats-Unis ne semble s’être implantée, du moins pour l’instant. Il n’est pas clair non plus si ces nouveaux venus pourraient avoir un impact sur les espèces autochtones, puisqu’il faudrait plusieurs années pour apprécier de telles conséquences.
Crédit photo : By kevin bourdon (Flickr: Chromodoris conchyliata) [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons
Source : MIAMI, 28 sept 2017 (AFP)